Lieuran-Cabrières

Cette double dénomination – piège à automobiliste distrait – est due aux liens de vassalité  qui unissait au Moyen-Age Lieuran à Cabrières.

Habité dès le néolithique, le village marque sa véritable inscription historique dès la période Gallo-Romaine : les tessons qui remontent en surface à chaque labour, l'attestent encore aujourd'hui. C'est le domaine de LIVERUS (propriétaire le plus important de l'époque) qui a donné son nom, par extension, à tout le territoire : LIEURAN.

A compter du IXème siècle, l'insécurité régnant, le mouvement de regroupement déjà amorcé  s'amplifie et donne naissance à deux hameaux : Lieuran, face à la plaine et Mas Roujou sur la rive droite de la Dourbie. Lieuran s'entoure même de murailles défensives et élève une tour au XIIème  dont il ne reste que le soc.

Vivant en habitat très dispersé durant le Haut Moyen-Age, la nécessité de se retrouver  pour les cérémonies religieuses amène la population à ériger une église sur la butte de Nauriel. Cette église primitive est dédiée à Saint-Baudile-de-Furchis, évangélisateur martyrisé à Nîmes. 

Plusieurs fois ruinée au XVIème siècle par les guerres de religion, restaurée une fois de plus en 1680, l'Eglise St Baudile détruite à nouveau sous la Révolution est définitivement abandonnée comme lieu de culte. Une simple croix en rappelle l'existence.

Au  XVème siècle les Lieuranais avaient édifié sur place une chapelle consacrée à St Martin, leur évitant ainsi de se rendre sur la butte de Nauriel par mauvais temps. Elle devient église paroissiale au XVIIIème siècle et placée sous la double protection de Saint Baudile et de Saint Martin. 

A l'intérieur, on peut découvrir deux œuvres inscrites au titre des Monuments Historiques : un retable polychrome baroque de la fin du XVIIème siècle et une toile peinte commémorative des morts de la guerre 14/18, œuvre de Joseph VIÉ (1923).

Le clocher élevé en 1863, possède le seul carillon à cinq cloches du département. Il fut inauguré le 10 septembre 1932. (voir Les horloges de Lieuran-Cabrières au fil du temps).

 Au nord de la commune se dressent les ruines de l'église romane de Saint-Gély d'Arques (Xème siècle) , lieu de pèlerinage lié aux vertus des eaux de la Font d'Arques.

En 2006, pour le cent soixantième anniversaire de Notre-Dame de la Salette,  la paroisse a invité la population à renouer avec une tradition longtemps interrompue : Le troisième dimanche de septembre une messe est célébrée dans la chapelle de la Salette du Mas Roujou, messe suivie d'un repas champêtre qui réunit fidèles et Lieuranais au bord de la Dourbie. 

La pinède de Peïrigous

Le bois de pins de Peïrigous forme un écrin de verdure qui fait le charme de notre village. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Le nom de peirigós en occitan fait référence à un endroit pierreux inextricable. Comment cette colline rocailleuse est-elle devenue un lieu agréable de loisir et de promenade ? En voici l’histoire.

Un site naturel unique

Peïrigous présente une géologie très spécifique avec des calcaires dolomitiques du Trias (ère secondaire) extrêmement faillés, assis sur un lit de grès très denses. D’où un écosystème unique : une garrigue couverte à majorité de buis, avec toutes sortes d’oliviers sauvages côté sud, et des amélanchiers à feuilles ovales côté nord, arbrisseaux à fleurs blanches, rarissimes à cette altitude.

Histoire et traditions

Terrain inculte, Peïrigous était au Moyen Âge une réserve seigneuriale, ceinte d’un mur de rochers, tenue par la famille de Lieuran. Les habitants se la sont appropriée et s’en sont servis de communaux pour faire paître leur petit bétail. Sur le rocher le plus majestueux (près de l’ancien château d’eau), on y allumait autre-fois chaque année le feu de la Saint-Jean pour fêter l’été.

La plantation des pins

En 1912, la municipalité de Lieuran s’est engagée dans un grand programme de reboisement de la commune. Le choix s’est porté sur le pin d’Alep, un arbre à croissance rapide, adapté aux sols secs et peu profonds. La plantation de Peïrigous a débuté après la Première Guerre mondiale, avec la participation des enfants de l’école. Environ 5ha de terrains ont été ainsi boisés. Peïrigous a connu un seul incendie en 1965, qui a touché la partie sud du massif. La zone brûlée a été replantée avec des cèdres et des cyprès bleus de l’Arizona.

Les enjeux contemporains

La pinède de Peïrigous est sous gestion domaniale de l’Office national des forêts, qui assure un entretien annuel. Face au risque incendie de plus en plus important, la vigilance est de mise. Le pin d’Alep présente une inflammabilité très forte, avec un pouvoir calorifique très élevé, qui amplifie la puissance du feu. Les particuliers sont appelés à appliquer les obligations légales de débroussaillement, tandis que la commune effectue des coupes ponctuelles.

A cela, il faut ajouter un nouveau fléau qui fragilise le milieu : un insecte, la pyrale du buis, qui a détruit la buxaie qui recouvre le reste de la colline, accentuant le risque d’incendie.

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